Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lyon au XIX° siècle
18 janvier 2008

La nouvelle Prison St Joseph dans le quartier de

La nouvelle Prison St Joseph
dans le quartier de Perrache.

Prison_PerracheCette prison fut mise en service en 1831. (Elle est toujours utilisée en 2008 !) Construite sur les plans de Louis-Pierre Baltard, elle devait permettre de désencombrer la prison de la place de Roanne. Elle était conçue pour accueillir 220 prisonniers (140 hommes et 80 femmes). Mais, en raison de la politique répressive de la monarchie de Juillet, du recours quasi systématique à la détention préventive (particulièrement à l’encontre des militants républicains), elle fut très vite surpeuplée. En juin 1834, on y recensait 442 détenus, dont 50 enfants et 170 prévenus pour motif politique.

« Six bâtiments réguliers, réunis par une espèce de terrasse étroite, servant d’habitation aux prisonniers. Au centre se trouve un septième bâtiment dont le rez-de-chaussée est occupé par le logement du concierge, le bureau du greffier et le guichet. L’infirmerie est au premier. Il y a aussi une fort jolie chapelle où les détenus entendent la messe tous les dimanches. La façade principale est habitée par l’économe et les religieuses de Saint Joseph dont les fonctions consistent à vendre aux prisonniers, pour le compte de l’administration, le vin, la bière, les comestibles et les objets nécessaires aux différents usages de la vie. (…) On remarque ici l’heureuse disposition de plusieurs cours où les prisonniers de différentes classes sont enfermés séparément dans les temps ordinaires. Aujourd’hui, grâce au nombre effroyable d’arrestations préventives, on est obligé de donner aux prisonniers pour dettes et aux détenus politiques comme aux voleurs, une cour commune pour leur servir de promenade. (…)

Une cinquantaine d’enfants sont enfermés ici. (…) On construit en ce moment des ateliers où ils seront mis à même d’apprendre un état. L’administration des prisons a compris qu’elle devait être animée, en cette occasion, par une pensée noble et généreuse, et employer une partie des bénéfices considérables qu’elle fait, à rendre dignes de la société ces enfants qui n’en sont que momentanément exclus.

Je dis que l’administration fait de grands bénéfices. On en jugera si l’on veut me suivre dans quelques détails. Chaque prisonnier paie dix francs par mois pour avoir un lit. Un petit cabinet coûte vingt francs. Les quatre mur d’une chambre particulière ont été loués à un détenu vingt-cinq francs ; on lui adjoignit un autre prisonnier : la chambre leur en coûta cinquante.
On fournit à ceux qui ne peuvent rien payer, une couverture et une botte de paille qui est renouvelée tous les huit jours. »[1]

« Situé au bord du Rhône, sur la chaussée Perrache, où elle fut construite en 1831 sur les dessins de l’architecte Baltard, elle se divise en huit corps de bâtiments au milieu desquels est une chapelle dont le dôme domine gracieusement l’ensemble. Les différentes catégories de prisonniers sont réparties dans des cours qui ne communiquent pas entre elles, afin d’éviter le contact des hommes entièrement perdus avec ceux que le sentiment d’une première faute peut ramener dans la bonne voie. C’est la maison de détention de la ville. On y renferme et les condamnés à de petites peines, et ceux qui, frappés d’une condamnation excédant une année, doivent être transférés soit dans les maisons centrales, soit aux bagnes. Un pénitencier y est établi depuis 1836, pour l’éducation morale, religieuse et professionnelle des enfants détenus correctionnellement, âgés de 16 ans et au-dessous. Le travail est organisé dans la prison sur une très grande échelle ; presque tous les détenus y sont occupés de leurs professions.

C’est dans cette maison que sont aussi renfermés les prisonniers pour dettes. »[2]

Dans les années 1856-1858, l’architecte Antonin Louvier fut chargé de l’agrandissement des bâtiments de détention de la prison « St Joseph » de Perrache. Puis, l’abandon de la détention en commun pour le régime cellulaire (loi du 5 juin 1875), entraîna de nouvelles modifications.

[1] Amédée Roussillac : Description de la prison de Perrache. (1835)
[2] Gabriel Charavay : Guide de l’étranger à Lyon. (1847)


Publicité
Publicité
Commentaires
Lyon au XIX° siècle
Publicité
Publicité