Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Lyon au XIX° siècle

3 janvier 2009

Les Voraces

Détails de l'article
L’incursion des « Voraces » vue de St Innocent
Nous sommes début avril 1848. La Savoie vit sous le règne du roi Charles–Albert, l’ex carbonaro. Sa politique étrangère vise à la délivrance de l’Italie du joug autrichien ; les armées sardes entrent en Lombardie. En France, le roi Louis-Philippe, après deux jours d’émeute, abdique et se retire en Angleterre. Le 24 février, la République est proclamée…sonnant, diront certains le réveil de toutes les passions démagogiques et du désordre. A Lyon, la proclamation de la République avait déchaîné une importante crise de chômage parmi les ouvriers de la soie : les « canuts ». Les autorités invitent les ouvriers qui n’étaient pas d’authentiques lyonnais, à rentrer momentanément dans leur pays d’origine, leur promettant un secours de route et un passeport gratuit. On voit alors se former une société recrutée surtout de « savoisiens », citoyens armés de la Croix-Rousse, tous canuts et d’un républicanisme exalté : « Les Voraces ». Leur but ? envahir la Savoie, porter une attaque contre Chambéry (ville importante de la monarchie de Turin) et y implanter la république. L’absence à l’époque de toute force armée et de toute autorité sérieuse, semblait favoriser leur projet. Le bruit s’en était répandu en Savoie et tenait les esprits dans l’inquiétude. Le 29 mars, les Voraces préparent leur départ dans une ambiance révolutionnaire. Ils sont près de 1500, rassemblés sur la place Bellecour avec drapeaux tricolores, oriflammes et tambours. Ils prennent la route de Belley pour franchir la frontière à Yenne.-« Le 2 avril, raconte Joseph Blanchard (1832-1915), nous entendîmes des tambours au col du Chat et nous pûmes voir défiler un nombre considérable d’hommes. C’était bien eux, les Voraces. La plupart déguenillés, la moitié armés de fusils de tous calibres ; les autres munis de vieux pistolets, de sabres rouillés, de couteaux ou de bâtons…et ils en avaient de l’audace ! Le 3 avril, ils entrent à Chambéry, occupent le château (le gouverneur Olivieri avait fui quelques heures avant en Maurienne), la mairie, les casernes. Le chef Peyssard proclame la république et la réunion à la France ; le drapeau tricolore ne flottera que 24 heures. La population locale est invitée à réagir pour expulser ces voyous. Une quinzaine de saintinois, armés de faux et de tridents se rendent à Aix, sur la place centrale encombrée d’hommes. Mais bientôt, une estafette arrivant de Chambéry annonce la défaite complète des Voraces. Un de leur chef, un certain Raffin de St Innocent, vient se réfugier chez ses parents. Dénoncé, il est arrêté et c’est encadré de quatre hommes qu’il fut conduit à Aix. Il fut ensuite relâché à la frontière. Ainsi, s’achevait cette « révolution d’opérette » sans lendemain.
Marc ASSIER
Sabaudia69 - email : sabaudia69@]voila.fr

Publicité
Publicité
3 janvier 2009

Les Voraces

Et les Savoisiens ?
J'ai lu ce jour dans le Daubé, que les Voraces étaient en fait des Savoisiens expatrié (car la Savoie n'était pas encore Française) et effectivement républicains qui s'étaient ligués pour imposer la république en Savoie ! Qui a plus d'infos ?
Sabaudia69 - email : sabaudia69@]voila.fr

21 décembre 2008

Fortifications

Fortifications Saint Sébastien de la Croix-Rousse

J'aimerais trouver des vues des remparts de la Croix-Rousse avant 1512, c'est à dire lorsqu'ils étaient en terre ?
D'avance merci.
Sincères salutations.

André Gromier
andre.gromier@orange.fr

11 octobre 2008

Croix Paquet

Message commenté : La Ficelle à un sou

origine du nom
merci pour cette leçon d'histoire... j'apprécie beaucoup. Pourriez vous la compléter en donnant l'origine du nom "Croix Paquet "?
Guirou - email : guy.rougier1@free.fr

28 septembre 2008

Le Tarif

tarif minimum

bonjour,
Nous sommes deux étudiantes en licence d'histoire et nous avons un exposé sur les canuts. nous aurions une question:
Qu'est ce que le tarif minimum que les canuts demandaient tant?

Nous vous remercions d'avance en espérant que vous pourrez répondre avant le mardi 30 septembre 2008

mlles MASCAREL et SALUZZO" <missy.smyle@hotmail.com>
Publicité
Publicité
18 août 2008

Photo du Truck de la ficelle ?

funiculaire
Je recherche une photo montrant ce qu'était le finuculaire allant de la place Croix Paquet à la Croix Rousse. je ne désire que la photo montrant le TRUK de cette "ficelle"..
D'avance merci à la personne me l'envoyant. (Truk étant le plateau où pouvaient monter les chevaux avec leur chariot)
Michel - email : michel.bordignon1@aliceadsl.fr

18 août 2008

Sieur VINCENT, avocat à Lyon.

Bonsoir
Je recherche des traces d'un Avocat au XIXème sur Lyon s'appelant Vincent ; a priori vivant en 1852. Je reste dans le flou, pour le moment. Si par hasard vous aviez une idée à suivre ?
Merci d'avance
Cordialement
Caroline GIL

18 août 2008

Quel prix ?

J'ai lu avec intérêt votre article.

En ce moment, j'écris une nouvelle (en anglais) dans laquelle un de mes personnages (pas très sympathique) est fabricant de soie. J'ai du mal à trouver une information. Peut-être pourriez-vous m'aider? Connaîtriez-vous le prix au mètre, par exemple, des soieries entre 1830-1840? Une fourchette de prix, bas de gamme/haut de gamme, serait intéressante pour moi.

Merci,
Elaine Briggs

Réponse de Marie-Christine BLAISE:

Nous vous conseillons de lire pour connaitre les tarifs des étoffes en 1834  « La tribune prolétaire »  du 28 septembre 1834 et du 5 octobre 1834 , version en ligne sur le site de l’écho de la fabrique.

http://echo-fabrique.ens-lsh.fr/index.php

« Les tissus légers qu’on appelle florences, mi-florences, marcelines, marcelinettes, lustrines, n’occupent à Lyon que peu de métiers. Depuis long-temps Avignon est en possession de ces articles ; la réputation de ses florences, dont il y a à Lyon plusieurs dépôts, est assez connue. C’est donc à cette ville plus qu’à la nôtre, que Zurich fait concurrence ; nous devons néanmoins nous livrer à quelques réflexions sur ces étoffes et sur le prix de la fabrication, pour voir si Lyon pourrait maintenir sa supériorité dans cette partie comme dans les autres. L’examen d’un seul article de ce genre, pris au hasard dans le livret, suffira, attendu que les différences de prix portés aux autres, résultent soit du poids, soit de la largeur de l’étoffe.

Le n° 1 bis porte 53 aunes mi-florences 17/48 de large ou 16 pouces, 1 fr. 27 c. l’aune, 12 % d’escompte ; le prix de façon, est coté 16 c. Cet article est le plus bas de l’exposition ; 52 aunes 17/48 pèsent 440 grammes à raison de 8 grammes 1/2 par aune. En portant à 100 fr. le kilogramme, le prix de la matière, chaîne et trame, soit 10 c. le gramme, prix auquel, il y a 9 mois, le négociant comptait le prix de revient, avec bénéfice de 25 p. % sur ses ventes. La matière revient à 85 c. l’aune, et en y ajoutant 16 c. de façon au total 1 fr. 05 c., il résulte que le négociant suisse a, sur ce prix, un bénéfice de 25 p. %, sur lequel il lui reste 26 c. par aune, soit 20 p. % pour couvrir, ses escomptes. Nous ne comptons point le prix de l’apprêt, à part, mais il se trouve bien payé, puisque le poids qu’il donne à l’étoffe, se trouve compté au prix de la soie. L’aune de Zurich n’a pas non plus, comme celle de Lyon, 120 centimètres ; quelque faible que soit la différence qui en résulte, il faut en tenir note surtout dans une masse d’affaires.

Lyon pourrait-il, d’après cette base, soutenir sur cet article la concurrence avec Zurich ? Nous avons, lors de l’exposition, entendu dire à un négociant qu’il livrerait, au prix de Zurich, des florences, marcelines, etc. Nous nous souvenons d’avoir vu, il y a quelques années, livrer à la vente au prix de 1 fr. 35 c. l’aune des pelures d’oignon, pesant 7 grammes l’aune et ayant 17 pouces de large, la façon avait été payée 40 c. l’aune. Nous pensons qu’en maintenant ce prix de 40 c., au-dessous duquel il serait impossible de fabriquer, Lyon pourrait se livrer à ce genre de fabrication ; Lyon est, de toutes les villes manufacturières, la mieux fournie : le transit des soies qui a lieu en vertu de la dernière loi de douanes, lui permet de s’approvisionner mieux et à meilleur marché, dès-lors le négociant peut choisir la soie la plus convenable à son genre de travail, et la payer au plus bas prix possible. Nous ne ferons pas l’injure aux négocians de notre ville de croire qu’ils n’aient pas autant de capitaux disponibles que leurs confrères de Zurich. Si donc Lyon a laissé échapper cette branche de commerce, c’est moins parce qu’elle ne pouvait lutter que parce qu’il a paru préférable de se livrer à ses ouvrages plus attractifs. »

15 mai 2008

Les prémices de l’insurrection lyonnaise d’avril

Les prémices de l’insurrection lyonnaise d’avril 1834.

Juillet 1833 : Anselme Petetin[1], journaliste républicain détenu à la prison de Perrache, se remémore les évènements qui ont précédé son incarcération.

Réalisée d’après les plans de l’architecte Louis-Pierre Baltard, la prison du quartier de Perrache a été conçue selon le modèle de la détention en commun. Les pièces servant de chambres sont prévues pour accueillir une dizaine de prisonniers. Il en coûte dix francs pour avoir un lit. A ceux qui ne peuvent pas payer, l’administration pénitentiaire fournit une botte de paille et une couverture. Seuls les détenus les plus fortunés peuvent bénéficier d’une cellule individuelle, moyennant le paiement de vingt-cinq francs pour un mois. La disposition des bâtiments permet d’enfermer de façon séparée les différentes classes de prisonniers : femmes, enfants, condamnés de droit commun, détenus pour dettes, prévenus et condamnés politiques, chaque catégorie dispose d’une cour de promenade distincte. Du moins dans les temps ordinaires ! Construit pour désencombrer la vieille prison de la place de Roanne, le nouvel établissement du quartier de Perrache est, depuis son ouverture, lui-même surpeuplé. Il devait accueillir cent trente prisonniers ; on en compte aujourd’hui plus du double, dont une centaine pour des motifs d’ordre politique.

Parce que son métier de journaliste lui procure des revenus relativement confortables, mais aussi grâce à la générosité de ses amis, Anselme Petetin peut bénéficier d’une cellule particulière. Il aurait bien du mal à vivre dans la promiscuité à laquelle sont soumis les détenus moins fortunés. Comment supporter les relents nauséabonds de ces chambres surpeuplées ; comment accepter de vivre en permanence sous le regard des autres ? Il lui revient en mémoire une phrase qu’il croit être de Montaigne : “Je trouve sensiblement plus supportable de devoir être toujours seul que de ne pouvoir l’être jamais.” Encore que la solitude de sa cellule ne lui rende pas, pour autant, la prison moins insupportable. C’est peu dire que la détention lui est très pénible, douloureuse mentalement et physiquement.

A travers les fenêtres grillagées de l’infirmerie, où il a été conduit pour la journée, il observe le bâtiment de détention des prisonniers de droit commun. Il se souvient qu’il y a un peu moins de cinq mois, le dénommé Guerre y avait été amené, pour y être exécuté, au terme d’une macabre procession organisée à travers les rues de la ville depuis la vieille prison de la place de Roanne. Reconnu coupable d’assassinat par la Cour d’Assises du Rhône, il fut décapité le 20 février 1833. Les journaux de la presse salariée avaient complaisamment commenté l’annonce du supplice de cet assassin. Petetin, écoeuré, avait rédigé un billet qu’il inséra dans les colonnes du Précurseur le jour même de l’exécution. “L’assassinat légal ; affirmait-il ; suscite la même aversion que le meurtre de l’homme privé par l’homme privé.” Fustigeant le juste-milieu qui se satisfaisait de ces “crimes judiciaires”, il revendiquait pour “le parti républicain, qu’on accuse d’aimer le sang,” “l’innovation civilisatrice” que constituerait la suppression de la guillotine.[2] Mais sa diatribe contre la peine de mort n’avait rencontré que peu d’écho. Le camp progressiste, qui réclamait la suppression de la peine de mort en matière politique, hésitait à demander une abolition générale, trouvant peu judicieux de lier le sort des opposants politiques à celui des criminels.

Il est vrai qu’au début de cette année 1833, où le harcèlement du pouvoir s’était fait de jour en jour plus pressant, les progressistes avaient dû faire face à des menaces plus immédiates.

En janvier, à l’occasion de l’élection des membres des Conseils de Prud’hommes de Lyon, le gouvernement avait subrepticement introduit une disposition nouvelle : il entendait imposer aux chefs d’atelier la prestation d’un serment de fidélité au roi, comme condition préalable à l’exercice de leur droit d’élire leurs représentants. L’Echo de la Fabrique[3] avait énergiquement réagit, fustigeant cette “ridicule prétention du pouvoir exécutif à demander un serment de fidélité à une portion du peuple souverain auquel il doit son existence”. Son édition du dimanche 13 janvier, jour du scrutin, appelait à s’opposer à cette mesure dont l’illégalité avait été, soulignait l’hebdomadaire, fort bien démontré par Le Précurseur. Lorsque Berger, le gérant de L’Echo, se présenta, accompagné de plusieurs canuts, dans la salle de vote, seuls deux chefs d’atelier avaient participé au scrutin et accepté de prêter serment. Face au refus de Berger de se soumettre à cette formalité, le président du bureau de vote lui fit interdiction de déposer son bulletin. Une pétition circula alors parmi l’assemblée et tous les chefs d’atelier présents déclarèrent qu’ils renonçaient à voter. Craignant les effets de cette protestation collective, le président fit porter, en toute hâte, un message au préfet, le priant de lui préciser la conduite à tenir. La réponse du préfet parvint dans l’heure qui suivit. Elle indiquait qu’il fallait s’abstenir d’exiger le serment de fidélité au roi. En application de la nouvelle directive du préfet, et sous les applaudissements de l’assemblée, le président retira le panneau sur lequel figurait de texte du serment.

Pour modeste qu’elle parût, cette victoire était loin d’être négligeable. Ce qui était en cause, c’était rien de moins que le principe même de la souveraineté. En imposant aux électeurs un serment de fidélité à la personne du roi, la Monarchie de Juillet signifiait qu’elle ne tenait pas sa légitimité du peuple, mais qu’au contraire le peuple n’avait de souveraineté que par l’intercession du monarque. C’était le retour de la monarchie légitimiste de droit divin ; c’était, par un nouveau tour de passe-passe, l’escamotage définitif de la “monarchie citoyenne entourée d’institutions républicaines” promise en juillet 1830. Le recul obtenu par les ouvriers lyonnais était d’autant plus important que le gouvernement s’apprêtait à généraliser l’obligation du serment de fidélité. Il avait déposé à la Chambre des députés un projet de loi imposant le serment pour les élections départementales. En prévision des combats à venir, Anselme Petetin avertit : “en aucun cas le serment de fidélité à la personne du roi ne doit être prêté par des électeurs, pas plus par les électeurs municipaux et départementaux, que par les électeurs politiques, que par les électeurs des prud’hommes.

C’est également au début de l’année 1833 que le pouvoir lança son offensive contre l’association des chefs d’atelier. Exhumant l’article 415 du code pénal, qui reprenait les dispositions de la vieille loi Le Chapelier sur les coalitions, le gouvernement entreprit de démanteler la société du Devoir Mutuel. Cette association, dont Bouvery avait été l’initiateur, s’était considérablement développée au lendemain de l’insurrection de novembre 1831 et regroupait désormais la grande majorité des chefs d’atelier de la Fabrique lyonnaise. Son but était de promouvoir l’entraide, d’unir les efforts de ses adhérents en vu d’obtenir un salaire raisonnable et de s’opposer aux abus des négociants. Il fallait toute la mauvaise foi d’un pouvoir à la solde de la classe des négociants pour voir dans l’action de l’association Mutuelliste, le délit visé par l’article 415 du code pénal qui sanctionnait les coalitions destinées à faire cesser ou à empêcher, de façon concertée, le travail dans les ateliers. Outre le fait que ces dispositions, héritées d’une autre époque, traduisaient une partialité révoltante, elles étaient manifestement inappropriées pour traiter des relations entre les négociants et les chefs d’atelier. Ces derniers se qualifiaient certes d’ouvriers, mais ils n’en étaient pas moins, dans le système de la Fabrique lyonnaise, les véritables industriels. C’est à eux qu’appartenaient les métiers à tisser, c’est à eux que revenaient la charge de leur entretien, c’est eux qui supportaient le loyer des lieux de travail, ainsi que la rémunération des compagnons. Les négociants, pour leur part, et bien qu’ils se fissent appeler fabricants, n’étaient que des commissionnaires, de simples dépositaires d’argent. Si l’on voulait faire application de l’article 415, cela ne pouvait s’envisager qu’au sein des ateliers, c'est-à-dire dans les relations de travail entre les chefs d’atelier et leurs compagnons. Mais ; avait malicieusement objecté L’Echo de la Fabrique ; jamais les chefs d’ateliers n’ont demandé que l’on fasse usage d’une législation aussi obsolète.

L’hebdomadaire n’avait cependant pas voulu s’en tenir à une réponse dilatoire. Dans son édition du 24 février, il aborda le fond de la question en revendiquant un égal droit de coalition pour les chefs d’ateliers et les négociants. “La coalition des chefs d’ateliers est permise. Tant mieux si elle existe ! ; affirma-t-il sans détour ; car nul ne peut nier “la coalition permanente des marchands entr’eux. Non seulement les autorités ne s’étaient jamais inquiétées de cette coalition, mais elles lui avaient “offert un palais qu’on appelle La Bourse”. Et puisqu’en novembre 1831 le gouvernement avait prétendu “que la fixation d’un tarif au minimum excédait son pouvoir”, il revenait aux chefs d’atelier de le mettre en œuvre, afin “que cesse au plus tôt l’exploitation de la classe des travailleurs par celle des marchands”. Ainsi ; concluait L’Echo de la Fabrique ; “loin de craindre l’application de l’article 415, les chefs d’atelier se proposent de demander aux autorités, à l’instar des négocians, la jouissance d’un local public pour y traiter de leurs affaires.

Le surlendemain, Anselme Petetin développait dans Le Précurseur, une argumentation analogue, affirmant que l’article 415 du Code pénal n’était “aucunement applicable à l’association des chefs d’atelier”. “On trouve tout simple que les entrepreneurs capitalistes s’entendent entre eux, c'est-à-dire se coalisent pour maintenir à un certain taux le salaire du travail ; poursuivait-il ; mais l’on s’indigne que les chefs d’atelier cherchent à généraliser leurs intérêts et à arrêter un tarif de salaire ! La bourgeoisie n’a aucun titre pour monopoliser les avantages de l’association ! ” Le rédacteur du Précurseur déplaça, à dessein, le débat sur le terrain politique en assurant que “les classes laborieuses ne verront leur sort s’améliorer que lorsque les intelligences issues de leurs rangs prendront place dans la représentation nationale. Il réaffirmait ainsi, comme il l’avait fait en octobre 1832 dans L’Echo de la Fabrique à l’occasion du débat avec Bouvery, l’exigence du suffrage universel.[4]

C’est précisément cette question de la représentation politique qui l’avait conduit, au mois de février 1833, à s’opposer publiquement, pour la première fois, à une thèse soutenue par son ami Armand Carrel[5]. Ce dernier avait défendu, dans les colonnes du National, le partage de la représentation nationale entre deux assemblées législatives. L’une, la Chambre des députés, élue au suffrage universel, devrait porter les intérêts des prolétaires ; l’autre, le Sénat, élu au suffrage censitaire, représenterait la propriété. Cette idée d’une double représentation issue de deux légitimités opposées, voire hostiles, était, aux yeux d’Anselme Petetin, une incongruité, et plus encore venant de celui qu’il considérait comme l’esprit le plus brillant, la personnalité la plus digne d’intérêt, du camp républicain.

Petetin avait, tout d’abord, hésité à contester publiquement une thèse exposée par Carrel. Mais, certain que leur amitié exigeait une absolue sincérité et persuadé de l’importance de la question de la représentation, c’est à dire des bases sur lesquelles devra s’appuyer le régime de l’avenir, il avait décidé de développer ses propres arguments sans chercher à masquer ses divergences avec le rédacteur du National. Il y consacra une série de six longs articles.[6] D’emblée, il avait écarté les prévisibles sarcasmes de la presse salariée, affirmant se soucier assez peu des lourds quolibets que le juste-milieu pourra faire sur ce désaccord précoce du parti républicain.

Bien que la notion de bicamérisme lui parût contestable, il prit le parti de l’admettre, notant que même en supposant que, pour “assurer une plus grande maturité aux décisions parlementaires, il soit besoin d’une double délibération”, rien ne justifiait que l’on portât atteinte au principe du suffrage universel. Ainsi, si deux chambres étaient nécessaires, elles devaient être également électives, issues du même corps électoral, et distinctes seulement par l’âge de leurs membres.

Réfutant vigoureusement le fait d’attribuer un droit politique à la fortune, il s’étonnait que Le National puisse envisager un cens d’éligibilité ou, pire encore, un cens électoral, dans le but d’établir une “place de sûreté de la propriété”. “La richesse est une puissance bien réelle, à laquelle il n’est pas besoin d’ajouter fictivement une puissance politique” ; avait-il objecté.

Sur le plan institutionnel, Anselme Petetin considérait que “la constitution d’une chambre propriétaire et une chambre prolétaire ne serait rien d’autre qu’un germe de ruine violente pour le régime qui renfermerait cet antagonisme”. Il se disait certain qu’un tel régime ne survivrait pas “à l’épreuve d’une discussion législative sur quelque point capital de l’économie sociale”. En outre ; affirmait-il ; le suffrage universel ne produirait nullement l’effet que Le National semblait redouter dans la composition de la Chambre des députés. Il suffisait, pour s’en convaincre, de considérer l’énorme disproportion existant entre la population de la campagne et des petites villes et la population des cités industrieuses. Seules Paris, Lyon et une vingtaine d’autres villes éliraient des prolétaires ; et, encore, ce ne serait pas sans y adjoindre un nombre important d’hommes riches, porteurs des intérêts propriétaires. Ainsi le suffrage universel ne donnerait aux populations laborieuses que des avocats énergiques mais peu nombreux au milieu des députés de la propriété rurale. Ce sont pourtant ces populations qui tiennent entre leurs mains le repos du pays ; avait-il conclu.

Armand Carrel confia, quelques semaines plus tard, “avoir souffert de la discussion qui s’était engagée entre Le National et Le Précurseur sur la question des deux chambres”. C’est ce qu’il écrivit, en mars de cette année 1833, à son ami lyonnais. Manifestement il avait peu apprécié que celui-ci expliquât la position du National par le fait que le journal parisien n’avait “pas porté à la question économique et sociale, l’active et puissante intelligence qu’il avait consacrée aux discussions purement diplomatiques et parlementaires. Carrel avait tenu à justifier sa thèse en rappelant les circonstances politiques dans lesquelles elle s’était inscrite. Il était alors question de contester le caractère héréditaire du titre de Pair de France. On ne pouvait pas ; estimait Carrel ; “demander l’abolition de l’hérédité dans la Chambre haute et le retrait du cens d’éligibilité dans la Chambre des députés, sans proposer des institutions à peu près équivalentes destinées à répondre aux inquiétudes de l’immense majorité de la classe bourgeoise.[7] Le rédacteur du National reformulait l’opinion, qu’il disait sienne depuis bien longtemps, selon laquelle il fallait “donner la Chambre des députés aux prolétaires, comme levier de réforme, comme instrument de progrès, et à la propriété la seconde Chambre comme place de sûreté contre les essais de réforme trop rapides. C’est ; écrivait-il ; une transaction à déjouer, comme on faisait autrefois entre catholiques et protestans. Je crois qu’il faut faire sa part à la propriété pour qu’elle ne nous condamne pas à n’attendre la nôtre que du succès d’insurrections toujours désastreuses quand elles ne savant pas précisément ce qu’elles veulent détruire et ce qu’elles pourraient édifier à la place.

Cette argumentation était loin d’avoir convaincu Petetin. Il demeurait persuadé que les progressistes devaient exiger la totale et stricte application du principe du suffrage universel sans s’embarrasser des protestations hypocrites de la bourgeoisie. Pourquoi devrait-on se soucier des inquiétudes des propriétaires quand ceux-ci acceptaient que l’immense majorité de la nation soit privée de toute représentation, trouvant fort bon que les prolétaires ne soient ni éligibles ni même électeurs ? Certes, le suffrage universel demeurait un principe inusité, mais ; prétendait Petetin ; “il ne faut pas s’effrayer de faire ce qui n’a jamais été tenté, car jamais la société n’a été ce qu’elle est. Ainsi, tenait-il pour indispensable “de proclamer le principe dans toute sa rigueur”, afin de faire entrer dans le droit l’innovation qui déjà se manifestait dans les faits et les idées.

Dans sa longue lettre de mars 1833, Carrel interrogeait à son tour Petetin sur ses prises de position en faveur du droit de coalition. Il l’assurait avoir “étudié avec soin et intérêt ses éloquentes et souvent profondes prédictions” et lu avec une grande attention “ce qu’écrivent les énergiques ouvriers eux-mêmes dans L’Echo de la Fabrique”. Il affirmait approuver sans réserve la revendication des canuts contre la loi atroce qui faisait survivre une injustifiable disparité entre les négociants et les ouvriers. “Mais ; s’inquiétait-il ; une fois mis en présence vos ouvriers et vos fabricans coalisés, avec un égal droit de coalition, qu’arrivera-t-il ? C’est là ce que je n’apprends pas en vous lisant, et vous m’ôteriez un grand poids de dessus la conscience si vous m’indiquiez un arrangement possible. Petetin avait trouvé la question bien mal posée. A ses yeux, le droit de coalition était justement, avec le suffrage universel, le plus sûr moyen d’éviter l’affrontement violent qu’il redoutait tout autant que Carrel. C’était bien parce que les prolétaires étaient privés de tout droit politique qu’ils avaient recours aux émeutes.

Une nouvelle provocation du Courrier de Lyon[8] donna à Petetin l’occasion de préciser plus encore sa pensée. Le journal ministériel, en réponse au courrier d’un opportun lecteur anonyme, avait réitéré son appel aux négociants pour qu’ils s’entendent entre eux sur la question des salaires.[9] Avec le jésuitisme qui lui était familier, la feuille salariée ajoutait que la coalition étant interdite par le code pénal, les fabricants ne devaient pas contrevenir à la loi, mais s’entendre sur leurs intérêts communs vis-à-vis des ouvriers, se réunir dans un Cercle pour entretenir des relations continues et former un corps compact pour résister aux prétentions des ouvriers. Le Courrier exhortait les négociants à ne point fléchir et à considérer le soutien que ne manqueraient pas de leur apporter les autorités en cas de conflit. Quant à nous ; avait répondu le rédacteur du Précurseur ; nous ne voulons pas pour les ouvriers, dont nous nous honorons d’être les défenseurs, une autre règle d’équité que pour les fabricans. Nous demandons, pour les uns et pour les autres, la protection d’une justice égale.” “C’est là une affaire de principe qui n’admet pas de transaction, car le travail est un titre social égal à l’argent ou la propriété.[10] Tel était, au bout du compte, l’enjeu essentiel : “placer le travail sur un pied d’égalité vis-à-vis des capitaux”.

Ce mercredi 3 juillet 1833, Anselme Petetin, ayant réintégré sa cellule, s’applique, sans trop de bonheur, à achever le texte que Léon Boitel lui réclame pour la préface de Lyon vu de Fourvières. Le premier fascicule de cet ouvrage, qui paraîtra en livraisons mensuelles, est annoncé pour la fin de ce mois. Il comprendra, outre la préface réclamée, quatre récits que des auteurs lyonnais, dont Boitel et le poète Berthaud, ont consacré à leur ville. Ces écrivains locaux, dont la notoriété ne dépasse guère le cercle de leurs amis, ont au moins le mérite d’appartenir au camp progressiste. Pour les livraisons suivantes, l’éditeur espère le concours de quelques plumes parisiennes célèbres, comme celles de Jules Michelet et Alexandre Dumas.

Petetin peine à donner un tant soit peu de cohérence au texte sur lequel il s’escrime depuis près de deux semaines. Il a noirci deux dizaines de feuillets mais pas un seul ne lui semble mériter d’être publié. Cette littérature de commande lui paraît sans intérêt et, pour tout dire, positivement désolante. Boitel a cru bien faire, mais c’est une véritable gageure qu’il lui a lancée en le chargeant de rédiger la préface d’un ouvrage destiné à faire l’apologie de la décentralisation littéraire, lui qui ne la croit pas possible ; du moins pas dans la situation actuelle, pas sans une préalable décentralisation politique qui, elle-même, suppose l’établissement d’institutions démocratiques. “Si vous et vos amis voulez la décentralisation et l’indépendance littéraire ; écrit-il ; unissez-vous pour obtenir la décentralisation politique, travaillez au triomphe de cette souveraineté populaire qui est la source de tout progrès, c’est-à-dire à la ruine des fictions monarchiques et à une représentation rationnelle et fidèle de la nation.[11] Quel paradoxe aussi que ce projet de collection de récits de littérateurs progressistes que seuls les fortunés pourront s’offrir et faire relier en y incluant les lithographies que l’éditeur promet de livrer en illustration de chaque fascicule ! Et que d’énergie déployée pour cette révolte régionaliste, alors que des sujets autrement plus graves requièrent l’engagement de tous les hommes de progrès, que nombre de ces hommes sont aujourd’hui poursuivis, condamnés, emprisonnés par un pouvoir désireux de les réduire au silence !

Mais il doit faire bonne figure, ne pas laisser transparaître le désespoir qui l’assaille, ne pas offrir à ses adversaires le plaisir de se réjouir de ses malheurs. Il faut donner le change, faire mine de se moquer de sa situation, la tourner en dérision. Il reprend sa plume. “Le lieu d’où je vous écris, est-il de nature à inspirer les lignes parfumées dont vous avez besoin pour le frontispice d’un livre destiné à figurer dans les salons de vos jeunes comtesses de Bellecour, et de vos élégantes banquières de St-Clair ? Dieu sait la distance qu’il y a entre ce monde brillant du chef lieu de la province et ma pauvre cellule de prisonnier, triste et sombre boudoir où n’entre jamais un jupon ! Dieu seul connaît la distance qu’il y a entre moi et votre monde fashionable, car, pour mon compte, j’ignore tout-à-fait cette région superlative de votre société lyonnaise, et jamais mon pied profane n’en a troublé l’auguste et décent ennui. Mais peut-être il vous a paru piquant de me tirer de mon cachot pour me traîner, moi sauvage, tout au milieu de vos salons, de me faire débiter là quelque lourde et ridicule harangue de politique.

Bernard COLLONGES

Bernard Collonges est l’auteur de plusieurs ouvrages sur Lyon et son agglomération. En 2007, il a publié, avec Marie-Christine Blaise,  L’Insurrection lyonnaise de 1834 : défense d’Anselme Petetin devant la Cour des Pairs, aux éditions Aléas. (Postface de Ludovic Frobert).

[1] Anselme Petetin est alors rédacteur du Précurseur, journal lyonnais d’opposition à la Monarchie de Juillet. Il a été condamné à trois mois d’emprisonnement pour délits de presse. (Voir sa biographie dans Gryphe n°16 / Mai 2007).

[2] Quand nous débarrassera-t-on de la guillotine ? Faudra-t-il attendre que le parti républicain, qu’on accuse d’aimer le sang, arrive au pouvoir et signale son avènement par cette grande innovation civilisatrice ? Le juste-milieu veut-il absolument nous réserver cette gloire ? ” (Le Précurseur des 20 et 21 février 1833)

[3] L’Echo de la Fabrique est l’hebdomadaire des chefs d’ateliers lyonnais. Créé en octobre 1831, il marque les débuts de la presse ouvrière en France.

[4] A l’automne 1832, un vif débat opposa Bouvery et Petetin sur la place des machines dans l’industrie. Cette polémique n’occupa pas moins de sept numéros de L’ Echo de la Fabrique (du 9 septembre au 18 novembre 1832). A l’occasion de ce débat, Anselme Petetin exposa la théorie de la lutte des classes (quinze ans avant la publication du manifeste de Karl Marx) et affirma son exigence du suffrage universel. “Il faut qu’un prolétaire, et non pas un propriétaire, représente les prolétaires ; il faut qu’un canut, et non pas un millionnaire parisien, représente les canuts” ; lança-t-il à l’intention du député Fulchiron.

[5] Armand Carrel a pris en 1831 la direction du National, journal libéral créé sous la Restauration, qui sous sa direction devient le fer de lance de l’opposition républicaine modérée à la Monarchie de Juillet.

[6] Le Précurseur du 1er, du 2, du 3, du 4, du 15 et du 17 février 1833.

[7] Lettre d’Armand Carrel à Anselme Petetin, datée du 5 mars 1833.

[8] Le Courrier de Lyon, journal de la bourgeoisie lyonnaise orléaniste a été créé en janvier 1832, à l’initiative de Prunelle, maire de Lyon, et du député Fulchiron pour s’opposer au Précurseur.

[9] Le Courrier de Lyon du 7 mars 1833.

[10] Le Précurseur du 8 mars 1833.

[11] Lettre à l’éditeur, de la prison de Perrache, le 3 juillet 1833.


28 janvier 2008

1894 : L’ASSASSINAT DE SADI CARNOT Dans les

1894 : L’ASSASSINAT DE SADI CARNOT

sadi_carnot_caserio

Dans les années 1880-1890, Lyon est le théâtre d’une quinzaine d’attentats visant des édifices institutionnels et des lieux publics : les églises Saint-Pothin et Saint-Nizier, le monument des Capucins aux Brotteaux, les bureaux du journal Le Progrès, la mairie du 4ème, le Palais de Justice, une caserne de gendarmerie, et des cabarets (L’Assommoir, le Café du Rhône). Ces attentats sont revendiqués par le mouvement anarchiste.

La France vient de subir la défaite de 1870 qui a entraîné la chute de Second Empire. Le mouvement socialiste, qui semble plus préoccupé par les élections que par les conséquences de la crise économique, a laissé le champ libre au développement des idées anarchistes dans la classe ouvrière.

Lyon est devenu une plaque tournante du mouvement anarchiste dominé par la personnalité de Bakounine. Le 15 septembre 1870, Bakounine avait tenté de prendre le contrôle de la ville. Cette tentative a échoué, mais le mouvement libertaire est néanmoins parvenu à s’enraciner dans la cité, où le nombre important d’ouvriers, la grave crise économique et le sentiment récurrent d’une agression de la bourgeoisie et du capitalisme lui donnent une vigueur particulière.

La diffusion des idées se fait par la présence à Lyon d’une presse spécifiquement anarchiste : La Lutte ; Le drapeau noir ; L’émeute.

La Croix Rousse (et plus particulièrement le bas des Pentes : rue vieille monnaie, rue sainte Catherine) devient un endroit stratégique pour les cachettes, la fabrication d’explosifs et les réunions secrètes.

Vers 1882, le mouvement évolue vers un activisme terroriste. La bombe remplace le tract.

La première action d’une longue série, parfois meurtrière, a lieu au café L’Assommoir le 23 octobre 1882. Le dernier attentat, le plus retentissant, est l’assassinat du président de la République, Sadi Carnot, venu à Lyon pour visiter l'Exposition universelle.

Le 24 juin 1894, alors que Sadi Carnot se rend au Grand Théâtre, il est agressé près de la place des Cordeliers, à l’angle de la rue de la République, à hauteur du Palais de la Bourse.(1) Blessé d’un coup de poignard au foie par l’anarchiste italien Santo Jeronimo Caserio, le chef de l'État est transporté à la préfecture où il décède.

Sadi Carnot était devenu une cible dans les rangs anarchistes depuis son refus de gracier Auguste Vaillant, militant libertaire, qui avait lancé une bombe, le 9 décembre 1893, dans les travées de l’hémicycle de la chambre des députés pour protester contre la politique répressive du gouvernement de Jean Casimir-Perier. Il avait été condamné à mort et guillotiné.

Pour venger la mémoire de Vaillant, Caserio affirme avoir agi seul et n’avoir bénéficié d’aucun soutien logistique de la part du mouvement libertaire. Les autorités, qui avaient infiltré plusieurs mouchards dans les groupes libertaires, s’attendaient pourtant à une action hostile des anarchistes à l’occasion du passage du président.

Caserio sera guillotiné près de la prison Saint-Paul, le 16 août 1894. Les simples sympathisants au mouvement anarchiste seront condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement. La Chambre des députés adopte une loi visant spécifiquement les anarchistes, leur interdisant même tout type de propagande. Cette répression forte contre l’anarchisme marquera la fin de l'emploi de la terreur par les révolutionnaires.

© M-Ch. Blaise

Sources :

ADR : surveillance policière. Dossier 4 M 310

André Voirin : De Cyvoct à Casério. Cahiers du Rhône 1995

Illustration : La Vie Française/juillet 1894 

(1) Un pavé rouge localise symboliquement, sur le trottoir de la rue de la République, le lieu où fut assassiné le président Sadi Carnot.


Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Lyon au XIX° siècle
Publicité
Publicité